Ilakaka, mines de saphir – Madagascar
Ilakaka (prononcez Ilakak) est situé entre Fianarantsoa et Tuléar juste en bordure du massif ruiniforme de l’Isalo.
Tout commença en octobre 1998 lorsqu’un paysan trouva une pierre bleutée, c’était un saphir. A cette date, on ne comptait que quarante âmes le long de cet endroit sur la N7 et puis la ruée vers l’ouest a commencée avec sa cohorte de migrants rêvant du nouvel eldorado, ses règlements de compte et ses désillusions. Aujourd’hui, on compte plus de dix mille habitants et ceux qui on fait fortune sont les Thaïlandais et surtout les Sri Lankais propriétaires de concessions.
Les pierres tant convoitées se trouvent à environ vingt à trente mètres de profondeur. Tout d’abord, on creuse des puits d’environ un mètre de large pour sonder le terrain. La difficulté réside dans le fait que cette couche supérieure est du sable et donc très friable, facile à creuser mais très propice aux éboulements toujours tragiques. Aucune consolidation de parois, pas d’étayages et aucune ventilation. A cette profondeur, dans ces boyaux verticaux, l’air y est presque irrespirable. Une fois ce travail réalisé, si les échantillons relevés sont concluants on excave à ciel ouvert. Alors une chenille humaine armée de pelles se met en place.
Ici tout se fait à la force des bras.
On trouve également des privés qui tentent leur chance dans des parcelles délaissées par les multinationales mais où l’on peut encore trouver quelques pierres. Toute la famille, jusqu’aux enfants, s’y lance à corps perdus. Le soir et le matin, ils vont essayer de revendre leur maigre récolte à des acheteurs que l’on trouve le long de la route. Le ballet des transactions est très rapide, la fièvre est palpable. Les acheteurs, dans leur boutique derrière des grilles, munis d’une lampe, contrôlent la qualité de la pierre et si cette dernière les intéressent font une proposition et l’affaire est conclue dans la seconde. Certains taillent les pierres sur place, c’est le cas de la société Color Line créée par un français et un suisse, qui propose également de vous faire découvrir le site d’Ilakaka.