Certaines de ces photos de mineurs de charbon ont été réalisées dans l’ouest ukrainien au nord de la ville de Lviv près de Tchervonohrad et de Novovolensk. Guidé par Sacha un chef de brigade, je suis descendu au fond de deux puits de mines où ces mineurs travaillent à genoux sous une hauteur de soixante dix centimètres avec plus de cinq cents mètres de roches au dessus de leurs têtes.
Par ailleurs, je me suis rendu au sud de la ville de Donetsk dans le bassin minier du Donbass, situé à l’est de l’Ukraine.
J’ai eu comme guide Hennadi, mineur de fond depuis plus de vingt cinq ans. Comme tous les travailleurs de la mine « sud du Donbas » de la ville de Vouhledar (qui signifie « le don du charbon »), il fait partie d’une brigade de « gueules noires » d’une quinzaine de personnes (la mine emploie trois mille personnes). Hennadi travaille six heures par jour pendant trois jours puis il a un jour de repos. La mine comporte plus de quatre vingt dix kilomètres de galeries et descend à près de huit cents mètres de profondeur.
Lorsque je suis remonté du puits numéro 1 Hennadi me demande « Alors, qu’as tu pensé de ce que tu as vu ? »
Je lui réponds « Pour moi vous n’êtes pas des travailleurs, pour travailler dans ces conditions, vous êtes des héros. Je suis très content d’avoir pu visiter une mine de charbon, mais je suis encore plus content d’être sorti de cet enfer ! »
Sur quoi il me rétorque « Ce n’est pas l’enfer, c’est mon lieu de travail…! »